Le quatuor de Sydney
Extrait de la une du Sydney Courrier - Journal d'opinion créé en 1848.
Sydney, le samedi 31 juillet 1920.
Tout le monde se souvient de la tournée triomphale du quatuor de Sydney. Ces quatre excellents musiciens avaient fait apprécier leur art aux quatre coins de la planète passant de Moscou à Paris, de Londres à New-York sans oublier un concert inoubliable à Tokyo devant toute la famille impériale.
Les quatre artistes ont malheureusement constaté la disparition de leurs instruments. Ils avaient pourtant été embarqués sur le paquebot "Atlantique" à Liverpool avec leur propriétaire. A leur arrivée dans la mère patrie, malgré des recherches minutieuses, il n'a pas été possible de les retrouver.
Évidemment, les musiciens sont désemparés et ont lancé un appel dans les journaux anglais et sud-africains. Rappelons que le paquebot avait fait escale en Afrique du sud et que c'est probablement lors des deux jours dans le port de Durban que les quatre instruments ont été dérobés.
En attendant, Henry Hirsham (violoncelle), Christian Keevil (alto), William et Louis O'Brien (violons) sont réduits au chômage. Ils étaient revenus en Australie pour donner un concert d'hommage à la mémoire de Max Bruch, compositeur allemand décédé récemment à l'âge de 82 ans.
Que vont devenir nos ambassadeurs de la musique classique ? Quel avenir y-a-t-il encore pour ces quatre artistes privés de leur outil de travail qui avaient porté haut la bannière de notre grand pays ?
En dernière minute, nous venons d'apprendre par une indiscrétion que les membres du quatuor ont reçu une proposition d'engagement de la Scala de Milan pour accompagner une jeune cantatrice promise à un bel avenir, Mademoiselle Bianca Castafiore, une grande spécialiste de Gounod.
5 commentaires:
Hello! Voila, le texte est "linké" - you're welcome!! Vote pour le jeu dès ce samedi 00h01!!
Très bonne idée de retournement de situation : les criminels sont des victimes.
Les criminels sont des victimes, pas mal. Et puis très précis sur les dates, le contexte, j'aime bien.
Un texte très sympathique et de plus, bien écrit. Excellente idée que celle de l'article de presse. Quant à l'histoire des 4 musiciens dont les instruments ont disparu, il fallait y penser ! :-)
Il est vrai qu'ils n'ont pas vraiment l'air de truands. Et pourtant...
Sympa d'avoir changé les destins !
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